L’Intelligence Artificielle au Service des Juristes : Retour sur La Nuit de la LegalTech

Les technologies de l’information et de la communication jouent un rôle croissant dans le domaine juridique. Le 28 juin dernier, l’événement « La Nuit de la LegalTech » organisé par Juriste-Tech a rassemblé la communauté des juristes au Burkina Faso autour du thème de l’intelligence artificielle (IA). Ce reportage met en lumière les objectifs et les points saillants de cette initiative. Dieudonné Lankoandé, promoteur de l’événement, explique que cette activité vise à réunir la communauté des juristes pour partager des expériences et des savoir-faire. Il souligne l’importance de la formation continue à l’ère du digital, en complément de la formation universitaire initiale. « Nous avons voulu organiser cette activité pour rassembler une communauté de juristes au sens large : magistrats, avocats, notaires, huissiers, conseillers juridiques, responsables juridiques d’entreprises et entrepreneurs dans les domaines digital et technologique. L’objectif est de faire connaître cette communauté, d’organiser des sessions de formation et de renforcement des capacités, de favoriser le partage d’expérience et l’entraide entre professionnels. Au-delà de la formation initiale universitaire, il est crucial que les juristes bénéficient d’une formation continue, surtout à l’ère du digital. La communauté a été créée le 18 décembre 2023. Nos perspectives incluent de préparer efficacement la relève pour ne pas manquer la digitalisation africaine, tout comme le droit communautaire qui évolue constamment. » Marguerite Ouédraogo Bonanet a rassuré les participants sur l’existence de textes régissant l’utilisation des nouvelles technologies pour protéger les données à caractère personnel. « En matière de protection des données, il existe des textes complétant l’utilisation des nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle, qui manipulent les données des citoyens. Ces textes confèrent aux autorités de protection une mission d’éveil juridique et technologique pour protéger les droits des personnes. » Wendpagnagdé Dominique Kabré a évoqué les risques liés à l’utilisation de l’IA dans le domaine juridique, posant une question cruciale sur l’avenir de la profession. « Quels sont les risques que l’intelligence artificielle présente pour le métier de juriste ? Le principal risque est que les juristes se voient dépossédés de leur art, qui consiste à analyser, synthétiser et collecter des données. L’IA peut accomplir ces tâches et peut-être mieux que les juristes. Il existe également des risques pour la vie privée des juristes et la protection de leurs données personnelles. Comment peuvent-elles être protégées dans ce contexte ? » L’événement a été un succès et le promoteur envisage d’étendre cette initiative au-delà des frontières du Burkina Faso pour aider les juristes en quête de compétences et de savoir-faire.